La traversée du pont Jacques-Cartier
Traverser le pont Jacques-Cartier, ce n’est pas simplement passer d’une rive à l’autre, c’est aussi découvrir l’un des symboles de Montréal et admirer une vue privilégiée sur la ville.
Partout où je vais, il n’est jamais loin. Il semble veiller sur moi. Parfois, il s’impose comme une évidence. Parfois, il laisse son ombre le représenter.
Je l’admire. Le pont Jacques-Cartier s’élève fièrement au-dessus du fleuve Saint-Laurent. 2687m de longueur, 22m de largeur, 104m de hauteur, ses mensurations en imposent.
Le pont Jacques-Cartier : un géant d’acier qui veille sur Montréal
Cela fait un moment que je l’observe. J’hésite à m’en approcher. Des milliers de voitures le traversent chaque jour. Un ballet incessant de lumières rouges et jaunes qui se mélangent à l’infini. Un spectacle qui ne s’arrête jamais mais qui évolue au fil des heures de la journée. Le pont est le théâtre du temps qui passe mais qui ne s’arrête pas.
Le pont Jacques-Cartier enjambe le fleuve Saint-Laurent
Un matin, ensoleillé mais glacial, je me décide à aller le voir de plus près. Pas à pas, je m’engouffre dans cette structure monumentale. Je suis à pied et je me sens bien petit à côté de tous ces véhicules aux dimensions américaines. Un couloir est réservé aux cyclistes, aux marcheurs et aux coureurs. Le vent souffle et le pont tremble. Le géant d’acier semble se courber sous le poids de ceux qui osent le déranger.
Plus j’avance, plus je m’élève au-dessus du vide. Sous mes pieds, la fameuse rue Sainte-Catherine.
Elle est bien endormie ce matin… En été, elle est fermée à la circulation pour laisser la place aux passants qui profitent des terrasses dans une ambiance festive.
Malgré l’instabilité du sol que je foule, je poursuis mon chemin. Je lève les yeux au ciel et découvre cette charpente d’acier qui nous suspend dans les airs.
Au loin, j’aperçois des hommes avec casques et gilets orange en train de se livrer à des travaux d’entretien. Ils ne tiennent qu’à un fil à 50m au-dessus de moi. Je pense à tous ceux qui ont oeuvré pendant 5 années à la construction de ce gigantesque pont. Depuis son ouverture à la circulation, en 1930, il a dû en voir du passage !
Autour de moi, des lignes. Celles des clôtures qui me séparent du vide d’un côté et des voitures de l’autre.
Au milieu, la ligne de fuite est parfaite.
Seules les ombres viennent jouer le trouble-fête. Des couleurs égayent ce tableau géométriquement imparfait pour des clichés psychédéliques.
Le pont Jacques Cartier : l’un des meilleurs endroits pour admirer Montréal
Ça y est. Je suis au milieu du pont, au milieu du Saint-Laurent. Le vent souffle encore plus et l’eau du fleuve file sous mes pieds à toute vitesse. Je me stabilise, je positionne mon visage entre deux barreaux, je suis aux premières loges pour observer la ville de Montréal. Le bruit assourdissant des voitures disparaît face à la force du paysage que j’aperçois.
Je suis heureux d’avoir surmonté mon appréhension et d’avoir affronté ce géant d’acier. Il m’offre en récompense ce qu’il a de plus beau, une magnifique vue de Montréal.
Sur le chemin du retour, je croise un photographe qui est aussi sous le charme de cette oeuvre architecturale. Il me demande qui est Jacques Cartier. Heureusement que j’ai révisé. Je lui explique que c’est le navigateur français qui fut le premier européen à explorer et décrire le fleuve Saint-Laurent. On lui attribue la découverte du Canada.
J’en profite pour lui demander d’immortaliser ce moment.
Je quitte le pont Jacques-Cartier sans pour autant lui dire au-revoir. Sa présence, son ombre ou son souvenir ne me quitteront plus.
À savoir : à partir de 2017, dans le cadre du 375e anniversaire de Montréal, le pont sera illuminé au rythme des Montréalais.
Helene
La magie du pont, symbole de la communication, du partage…
Philippe Trzebiatowski
exactement. Merci pour ce commentaire 😉