Central Park sous les feux de l’automne
Le soleil se cache derrière les gratte-ciel, la pénombre s’installe dans les grandes avenues, les vitrines s’illuminent peu à peu.
Un seul endroit semble échapper à cette nuit qui arrive trop vite.
Cet endroit, c’est Central Park où les derniers rayons de soleil font de la résistance.
Ils se faufilent entre les grandes tours pour réchauffer la pelouse du plus grand espace vert de la ville de New York.
Cela fait quelques minutes que j’en profite, allongé sur ma veste, la tête posée sur mon sac à dos.
C’est une belle journée d’automne. Peut-être la dernière ? C’est sûrement pour cela que nous sommes si nombreux à offrir notre visage, les yeux fermés, à cet astre puissant qui s’apprête à s’éloigner de nous.
« Ne pars pas »
C’est ce que semblent dire les feuilles des arbres qui dansent pour que cette lumière ne les quitte jamais.
Devant tous ces hommages, le soleil ne regrette-t-il pas d’aller se coucher ?
Il se bat pour que l’ombre ne grignote pas trop vite son territoire lumineux. Nous nous déplaçons au fur et à mesure des centimètres perdus face à l’obscurité. Difficile de prévoir où le soleil offrira son salut final.
L’immense parc semble se transformer en un espace plus intimiste. Nous nous empressons tous de nous retrouver dans le dernier carré éclairé par la lumière naturelle. Mes voisins deviennent des compagnons d’infortune. Touristes et New Yorkais se mélangent et se sourient, heureux de profiter ensemble de ce magnifique coucher de soleil.
Il y a ceux qui sont immobiles, comme dévoués corps et âme au soleil. Il y a ceux qui sont sous tension, comme envoutés par cet astre.
Il y a ceux qui sont en lévitation, comme soulevés par une force surnaturelle.
Malheureusement, malgré tous nos efforts, le soleil bat en retraite et laisse la nuit s’installer sur son dernier bataillon.
Je me lève et quitte la pelouse, devenue en quelques minutes inhospitalière. Les murs de mon petit cocon chaleureux semblent s’être écroulés. Devant moi, s’élèvent à nouveau les impressionnants gratte-ciel.
C’est une autre histoire qui commence…
Pélouas
Très poétique. J’adore « ton » Central Park mais il faut que tu reviennes en Amérique du Nord l’hiver car le soleil ne s’en va pas, non plus que les beaux ciels bleus. Le temps est froid, certes, mais bien plus sec qu’à Paris ou en Alsace !
Philippe Trzebiatowski
Merci beaucoup 🙂 Impatient de découvrir l’hiver canadien…